BCF Life Sciences : de la plume à l’acide aminé libre

Finaliste des Trophées INPI 2023 dans la catégorie « Export », BCF Life Science est une PME spécialisée dans l’extraction d’acides aminés libres à partir de kératine de plumes de volaille. C’est un ingrédient qui entre dans la composition de nombreux produits dont l’une des applications permet de lutter contre l’un des nombreux symptômes du réchauffement climatique : le stress hydrique et thermique des cultures agricoles. Rencontre avec Renaud SERGHERAERT, son directeur général.
BCF Life Sciences
  • Comment décririez-vous BCF Life Sciences et son activité ?

 

Renaud SERGHERAERT : BCF Life Sciences (BCF LS) est spécialisée dans l'extraction d'acides aminés libres à partir de kératine de plumes de volaille. Notre PME a été créée par le groupe Guyomarc’h, il y a 37 ans, au cœur du Morbihan, un des berceaux de la production de volaille française.

Nos produits sont commercialisés auprès des industriels de la nutrition-santé canine et féline pour le traitement de l'allergie alimentaire, en aquaculture, mais aussi en nutrition infantile, en nutrition clinique (traitement de la phénylcétonurie1), et auprès des industriels des compléments alimentaires pour renforcer la beauté des cheveux, des ongles et de la peau. L’intégralité de notre production se fait en France, mais 97 % des produits fabriqués à partir de nos ingrédients sont exportés vers l’étranger – plus particulièrement vers l’Amérique du Nord, l’Europe, le Japon et L’Asie du sud-est.

BCF LS est également leader dans la synthèse de carbocistéine, qui est un principe actif pharmaceutique incorporé dans les préparations expectorantes (sirop ou comprimés).

 

  • Quelle est votre actualité ?

 

R.S. : Nos solutions s'adressent aussi au secteur en plein essor des biostimulants, pour aider à la lutte contre le stress hydrique et thermique des cultures agricoles., Pour cela nous mettons en avant une autre utilisation de nos acides aminés : le développement des plantes et la substitution progressive aux solutions chimiques qui prédominent actuellement.

 

  • Pouvez-vous nous parler un peu plus de ce nouveau marché que vous explorez ?

 

R.S. : Les mélanges d’acides aminés que nous produisons permettent, à très petite dose, de stimuler la photosynthèse et la production de biomasse aérienne et racinaire des cultures. Ils accélèrent aussi le développement de la population microbienne du sol trouvant ainsi une place de choix dans les filières végétales comme l’agriculture de régénération des sols et les projets bas carbone.

En plus d’être issus de l’économie circulaire et produits uniquement à partir d’un coproduit vivant, ils contribuent à une agriculture plus durable et décarbonée. C’est véritablement révolutionnaire !

 

  • Quelle est votre stratégie de propriété industrielle et d’innovation ?

 

R.S. : En 2017, nous avons engagé de manière volontariste une démarche de protection de nos innovations par le brevet et l’enveloppe Soleau. Ce n’était pourtant pas dans notre référentiel. Mais, aujourd’hui, c’est devenu un réflexe et notre stratégie de propriété industrielle fait partie intégrante de notre processus de création : nous protégeons notre savoir-faire à chaque fois que possible, c’est-à-dire à chaque innovation. Nos équipes sont même financièrement récompensées à ce titre.

Nous sommes accompagnés et conseillés dans cette démarche par une spécialiste en propriété industrielle, qui nous guide que ce soit sur l’opportunité de déposer un titre, sur la possibilité de l’étendre ou sur la rédaction de nos demandes.

Notre stratégie d'innovation, quant à elle, est basée sur une démarche de "Proven Performance" visant à ne mettre sur le marché que des ingrédients dont la preuve d'efficacité est démontrée scientifiquement.

Notre fonction recherche et développement (R&D) est constituée d’une équipe dédiée de spécialistes par segment de marché, de manière à être focalisée et experte dans leur domaine. La R&D s'appuie également sur l'animation d'un réseau d'équipes de recherche publique et privée, en France et à l’étranger.
Ces travaux conduisent à la réalisation de nombreux essais dans les domaines de l'aquaculture et des biostimulants, et à la réalisation d'essais cliniques en nutrition-santé humaine.

Depuis la mise en place de cette dynamique, notre taux de croissance annuel composé2 est passé de 7 à plus de 12 % et la qualité de notre travail est désormais pleinement reconnue par nos clients.

 

  • Vous avez bénéficié de plusieurs prestations proposées par l’INPI. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

R.S. : Nous avons bénéficié du Pass PI et d’une formation en propriété industrielle. Elles nous ont fait prendre conscience de l’extrême importance de protéger notre savoir-faire, nos produits et nos processus, pour éviter d’être un jour empêchés de nous développer par un autre acteur.

 

  • Pour vous et vos collaborateurs, que représente cette nomination aux Trophées ?

 

R.S. : Cette nomination est une belle reconnaissance quant à notre stratégie d’innovation !

 

1 : Maladie héréditaire liée à une anomalie du métabolisme d’un des acides aminés essentiels pour le développement du cerveau, la phénylalanine.

2 :  Taux de croissance annuel moyen sur une période de temps définie.

Chiffres clefs* :
  • Date de création : 1986
  • Nombre de salariés : 213
  • Chiffre d’affaires (2022) : 50 M
  • Budget R&D (2022) : 1,9 M€
  • Budget PI (2022) : 147 000 €

* Déclaratif entreprise

Portefeuille de titres de propriété industrielle* :
  • Nombre de brevets délivrés : 4 brevets français, 1 PCT et 2 brevets provenant d’autres offices PI
  • Nombre de demandes de brevets en cours : 44
  • Nombre de marques : 11 marques françaises, 10 marques européennes, 32 marques à l’étranger.

* Déclaratif entreprise